Le RGPD rend aux journalistes le contrôle de leurs données : vraiment ?

Le 25 mai dernier sonnait le top départ de la mise en place du nouveau règlement européen sur la protection des données (RGPD). Associations professionnelles, agences, départements média des entreprises, éditeurs de logiciel et fournisseurs de base de données… Nous étions nombreux à nous interroger sur le comportement des journalistes et l’impact sur les activités RP quotidiennes.

Les bases de données et listes de diffusion ont elles subi un lifting printanier ?  Qu’en est-il vraiment ? Décryptage de la situation 1 mois plus tard.

4 290, 3 856, 237 et 34 229 sont respectivement les nombres de demandes de retrait, portabilité, rectification et désinscription de listes qui ont été formulées par les journalistes depuis la mise en place de la RGPD, à partir des emailings d’information préalable envoyés par les utilisateurs de la plateforme Publisher d’Augure by Launchmetrics. Ces chiffres, loin d’être anecdotiques, sont à comparer avec les rarissimes demandes de retrait que les fournisseurs de base de données média & journaliste nous ont transmises afin de les transposer dans les applications Publisher de nos clients.

Où se trouve la réalité ?

Cette différence, si marquée, doit être imputée à des choix méthodologiques différents, entre les différents acteurs de logiciel et base de données RP:

  • Dans un cas, les fournisseurs ont transmis par mail leur nouvelle politique de protection des données. Pour exercer leurs droits, les journalistes doivent avoir conservé les mails reçus le 25 mai (une gageure en soit), parcourir des documents copieux, y déceler des adresses @gdpr ou @privacy, faire un copié-collé de ces adresses et enfin envoyer un mail pour exercer leurs droits. Avec toutes ces étapes à franchir, il n’est pas étonnant que seule une poignée de journalistes ait formulé des demandes.
  • Dans un deuxième cas, des acteurs ont mis en place des espaces RGPD directement au sein des plateformes RP, permettant aux journalistes d’exercer leurs droits en 1 clic à chaque instant de leurs relations avec les marques.

Ainsi, les agences et marques qui utilisent Publisher ont vu leur application s’enrichir d’une page RGPD pour envoyer des mails d’information préalable ou de consentement explicite, en fonction des choix juridiques pris sur leur obligation de conformité avec cette nouvelle réglementation.

Aperçu de l’espace RGPD au sein de notre plateforme Publisher

Il est ici important de souligner que les clients utilisateurs de données alimentées par des bases de données type Hors Antenne, Cision, Agility, Edition du Pouvoir, Base Influencers d’Augure, sont responsables tout comme ces fournisseurs dans le traitement des données et doivent naturellement se conformer à RGPD.

Résultat des courses : près de 100 marques et agences ont déjà joué le jeu avec des journalistes, bien disposés à faire valeur leur droit.

Données récoltées du 25 mai au 28 juin 2018 sur le serveur de réponse du Back Office de Publisher

Demandes de portabilité 3 856
Demandes de retrait 4 290
Demandes de corrections 234
Demandes de désinscription (lien rendu obligatoire) 34 229

Nous attendons une explosion de ces chiffres dans les prochaines semaines / prochains mois, nous savons en effet que de nombreuses marques et agences attendent la rentrée pour lancer le top départ de leur conformité avec RGPD. Pendant ce temps, les équipes produit et R&D d’Augure vont travailler encore d’arrache-pied cet été, pour finaliser les dernières fonctionnalités : gestion du droit à l’oubli, permettant une opération « nettoyage » sans équivalent des bases de données (certains l’ont rêvé, RGPD & Augure le font !) et une gestion automatique des demandes de portabilité.

Que devons-nous retenir ?

  • Les journalistes souhaitent reprendre le contrôle de leurs données si on leur donne la possibilité de le faire facilement et rapidement : plus de 7 000 demandes faites par les journalistes qui ont reçu des mails RGPD via le logiciel Publisher d’Augure by Launchmetrics.
  • Les marques et agences doivent s’attendre à voir leur base de données contacts diminuer dans les prochaines semaines…

…mais le marché ne peut que se réjouir !  La bonne mise en application de RGPD devrait mettre d’accord journalistes et attachés de presse : plus de relations de proximité, et moins de spams.